Conseils pour patients aventureux

Finalement, le lait de chamelle pourrait s’avérer la meilleure des promesses à suivre pour élaborer de nouveaux traitements. C’est la conclusion de l’étude de Mohammed Ayoub et Sajid Maqsood.

Mais étant donné le coup de projecteur sur les effets antidiabétiques, il n’est pas impossible que des patients curieux désirent essayer le lait de chamelle « en vrai ». Pour ces patients aventureux, qu’est-ce que les médecins doivent garder en tête ?

D’abord, il faut éviter le lait de chamelle cru. Bien que ce lait semble présenter des propriétés antimicrobiennes supérieures à celles du lait de vache, il présente à peu près les mêmes risques de contenir des bactéries E Coli, dont les souches pathogènes Streptococcus et Staphylococcus.

D’autre part, il faut rappeler que les camélidés sont les seuls animaux hôtes du MERS-CoV (Middle East respiratory syndrome coronavirus), un coronavirus susceptible d’infecter les humains.

Gare aux conclusions hâtives aussi. Bien que plusieurs études concluent que le lait de chamelle améliore le contrôle glycémique et diminue le besoin en insuline parmi les patients présentant un diabète de type 1, les Dr Lessan et Buckley déconseillent grandement de consommer du lait de chameau en tant que substitut à l’insuline. Ils soulignent « qu’aucun des mécanismes des effets du lait de chameau qu’ils ont mis en évidence n’est applicable pour le diabète de type 1 ».

Il faut éviter le lait de chamelle cru.

En outre, il faut aussi s’inquiéter des croyances concernant d’autres pathologies dans la mesure où la littérature scientifique accumule des études, de qualité assez variable, avec des résultats positifs pour le lait de chameau. D’ailleurs, la FDA a tenu à inclure le lait de chameau dans la liste des produits et thérapies qui n’ont pas apporté la preuve du bienfait de l’utilisation pour l’autisme.

Alors que le lait de chamelle est en train de passer de la recherche fondamentale aux études cliniques, son intérêt thérapeutique dans le diabète doit être confirmé. Pour un traitement millénaire… il y a encore beaucoup à apprendre.

L’article a été publié initialement sur Medscape.com sous l’intitulé « Camel Milk: A Centuries Old ‘Superfood’ as Diabetes Treatment ». Traduit par Marine Cygler

John Watson 18 août 2021